mercredi 15 janvier 2014

Il n'y a pas de liberté sans lutte


¡ Huele a azufre !


H. Chavez débutant son discours anti-impérialiste à l'O.N.U.


« Représentants des gouvernements du monde, bonjour à tous. Tout d'abord, je voudrais très respectueusement inviter ceux qui n'ont pas lu ce livre, à le lire. Noam Chomsky, l'un des américains et des intellectuels du monde les plus prestigieux, et ceci est l'un de ces tout derniers ouvrages, 'Hegemony or Survival: The Imperialist Strategy of the United States.' [Chávez brandit le livre et l'agite en face de l'Assemblée Générale.] C'est un excellent livre qui nous aide à comprendre ce qui s'est passé dans le monde au cours du 20ème siècle, sur ce qui se passe aujourd'hui et sur la plus grande menace qui plane sur notre planète. Les prétentions hégémoniques de l'Empire Américain mettent en danger la survie-même de l'espèce humaine. Nous continuons de vous alerter sur ce danger et nous en appelons au peuple des États-Unis et au monde à faire cesser cette menace, qui est une épée de Damoclès. J'avais pensé, un moment, vous faire la lecture de ce livre, mais pour des raisons de temps, [il fait tourner les pages du livre, qui sont nombreuses] je me contenterai de vous le recommander. Il se lit facilement, c'est un très bon livre, et je suis sûr, Madame la présidente, que vous le connaissez. Il a été publié en anglais, en russe, en arabe et en allemand. Je pense que les premiers qui devraient le lire sont nos frères et nos sœurs des États-Unis, parce que la menace se trouve exactement dans leurs propres foyers. Le diable s'est introduit chez eux. Le diable, le diable lui-même, est dans leur maison.

Et hier, le diable est venu ici. Ici, le diable est entré. Juste ici. [Il fait le signe de croix] Et ça sent encore le soufre aujourd'hui. Hier, Mesdames et Messieurs, de cette tribune, le président des États-Unis, le monsieur que j'appelle le Diable, est venu ici parler comme s'il possédait le monde entier, vraiment. Comme s'il était le propriétaire du monde.

Je pense que nous pourrions appeler un psychiatre pour analyser la déclaration que le président des États-Unis a faite hier. En tant que porte-parole de l'impérialisme, il est venu pour faire partager ses remèdes de charlatan afin d'essayer de préserver le modèle actuel de domination, d'exploitation et de pillage des peuples du monde. Alfred Hitchcock aurait pu utiliser cette déclaration comme scénario pour un de ses films. Je peux même proposer un titre : "La Recette du Diable". Comme Chomsky le dit de façon claire et détaillée, l'empire américain fait tout ce qu'il peut pour consolider son système de domination. Et nous ne pouvons pas lui permettre de faire cela. Nous ne pouvons autoriser que la dictature mondiale se consolide. La déclaration du dépositaire du monde cynique, hypocrite, emplie de cette hypocrisie impérialiste, provient de leur besoin de tout contrôler. Ils disent qu'ils veulent imposer un modèle démocratique. Mais c'est cela leur modèle démocratique ! C'est le modèle fallacieux des élites et, je dirais, une démocratie très originale qui s'impose par les armes, les bombes et l'artillerie. Quelle étrange démocratie ! Aristote pourrait bien ne pas la reconnaître ou les autres qui sont aux racines de la démocratie. Quelle sorte de démocratie imposez-vous avec les marines et les bombes ?

Hier, le président des États-Unis nous a dit, ici-même, dans cette salle, et je cite : "Partout où vous regardez, vous entendez des extrémistes vous dire que vous pouvez échapper à la pauvreté et retrouver votre dignité par la violence, la terreur et le martyre". Partout où il regarde, il voit des extrémistes. Et vous, mes frères : il regarde la couleur de votre peau et il dit : oh ! il y a un extrémiste ! Evo Morales, le valeureux président de Bolivie est, pour lui, un extrémiste. Les impérialistes voient des extrémistes partout. Ce n'est pas que nous soyons des extrémistes. C'est que le monde se réveille. Il se réveille partout. Et les gens se lèvent. J'ai le sentiment, cher dictateur du monde, que vous allez vivre le reste de votre vie comme un cauchemar, parce que le reste d'entre nous se lève, tous ceux qui se soulèvent contre l'impérialisme américain, qui réclament l'égalité, le respect, la souveraineté des nations. Oui, vous pouvez nous appeler des extrémistes, mais nous sommes en train de nous soulever contre l'empire, contre ce modèle de domination.

Alors, le président a dit - et c'est lui qui l'a dit - : "Je suis venu parler directement aux populations du Moyen-Orient, pour leur dire que mon pays veut la paix". C'est vrai. Si nous marchons dans les rues du Bronx, si nous nous promenons dans New York, Washington, San Diego, dans n'importe quelle ville, San Antonio, San Francisco et que nous demandons aux gens, aux citoyens des Etats-Unis, que veut ce pays ? Veut-il la paix ? Ils diront oui. Mais ce gouvernement ne veut pas la paix. Le gouvernement des Etats-Unis ne veut pas la paix. Il veut exploiter son système d'exploitation, de pillage, d'hégémonie par la guerre. Il veut la paix ? Mais que se passe-t-il en Irak ? Que se passe-t-il au Liban ? En Palestine ? Que se passe-t-il ? Que s'est-il passé ces 100 dernières années en Amérique Latine et dans le monde ? Et à présent il menace le Venezuela, de nouvelles menaces contre le Venezuela, contre l'Iran ? Il a parlé au peuple libanais. Beaucoup d'entre vous, leur a-t-il dit, ont vu comment leurs maisons et leurs communautés ont été prises dans les tirs croisés. Comment peut-on être cynique à ce point ? Quelle capacité à mentir d'un air penaud ! Les bombes sur Beyrouth d'une précision millimétrée ? Ce sont des feux croisés ? Il pense à un western ; lorsque les gens dégainent de la hanche et tirent et que quelqu'un se trouve pris dans les feux croisés. Ceci est impérialiste, fasciste, assassin, génocidaire. L'empire et Israël tirent sur les Palestiniens et les Libanais : c'est ce qu'il s'est passé. Et à présent, nous entendons "Nous souffrons parce que nous voyons nos maisons détruites".

Le président des Etats-Unis est venu parler aux peuples, aux peuples du monde. Il est venir leur parler... J'ai apporté quelques documents avec moi, parce que ce matin je lisais quelques déclarations et je vois qu'il s'est adressé au peuple d'Afghanistan, au peuple du Liban, au peuple de l'Iran et il s'est adressé directement à ces peuples. Et vous pouvez vous demander, alors que le président des Etats-Unis s'adresse à ces peuples du monde, ce que ces peuples du monde lui diraient si on leur donnait la parole ? Qu'auraient-ils à dire ? Et je pense avoir une petite idée de ce que les peuples du Sud, les oppressés pensent. Ils diraient "Impérialiste yankee, rentre chez toi!" Je pense que c'est ce que ces peuples diraient si on leur donnait le micro et s'ils pouvaient parler d'une seule voix aux impérialistes américains.

Et voici pourquoi, Madame la présidente, mes chers collègues, mes amis, l'année dernière nous sommes venus ici dans cette même salle, comme nous l'avons fait ces huit dernières années, et nous avons dit quelque chose qui s'est à présent confirmée, entièrement confirmée. Je ne pense pas que quiconque dans cette pièce pourrait défendre ce système. Voyons les choses en face ! Soyons honnêtes ! Le système de l'O.N.U., né après la Deuxième Guerre Mondiale, a fait faillite. Il est inutile. […] »



Discours de Hugo Chávez, président du Venezuela, aux Nations Unies, le 20 septembre 2006.

mardi 14 janvier 2014

La richesse de l'âme ne se résume pas à la fortune de l'âne

     La richesse n'est pas que matérielle, mais l'être humain a choisi de faire de sa poche, sa raison. Aujourd'hui, le mercantilisme nous écarte trop souvent de tout principe spirituel. À l'heure de notre mort, croyance en l'au-delà ou non, les choses matérielles perdent leur importance, faute de valises prévues à cet effet. La nécessité ne deviendrait-elle pas alors d'acquérir une vision plus spirituelle de notre existence, loin des futilités marchandes ou quantifiables ? Notre vie, à cet instant fatidique, sonnera comme insensée, creuse, tant notre travail spirituel fût si faible. Pourquoi donc cette obsession du capital ?

     Conditionnés dès notre plus jeune âge à atteindre un état de satisfaction continu et égo-centré, nous nous épuisons ad rem dans une course effrénée à la jouissance sous toutes ses formes ; le plaisir comme anesthésiant, à en oublier le sens de sa vie sur Terre. Nous liquidons notre temps à des bonheurs éphémères et bien souvent faux. La plus misérable des consommations reste alors celle dont nous consumons nos vies de petits pervers avides. Étaient-ce là nos destinées ?...

     Notre société, ancrée dans un système capitaliste assumé et envahissant, brise nos élans de spiritualité et de partage, noyés par les valeurs de l'envie et de l’acquisition. Malheureusement, l'harmonie : l'union au Soi, ne s'inscrit pas dans cette manière d'appréhender la vie. Discerner ces deux branches de l'enrichissement, c'est déjà effectuer un pas de plus vers la plénitude et le sentiment d'accomplissement. Cette période contemporaine d'uniformisation des modes de vie tend à la fabrication d'êtres humains à la chaîne : identiques et décérébrés, impropres à la réflexion.

     Nous sommes tous les victimes muettes, parfois ignorantes, de cet état de fait mais n'en demeurons pas moins les coupables. Effectivement, il n'appartient qu'à nous de changer nos habitudes et d'approfondir nos pensées afin d'améliorer l'Homme que nous étions encore hier. Méditons, changeons.

Simon B.


samedi 11 janvier 2014

Judicieuse ode à l'injustice judiciaire

  La justice demeure la justice-des-puissants. Elle ne sera jamais une justice divine ou immaculée, vierge de tout reproche, de tout soupçon, contrairement à l'idée que laisse planer l'establishment. L'acte juridique induit un verdict humain avec tout ce qu'il comporte comme biais ; affect, humeur, sensibilité et même intérêt, lobbyisme et corruption. Un 'damné' pour certains Hommes peut se révéler être un 'ange' en réalité, mais déchu, par le manque de clairvoyance ou de volonté de la part de ses congénères. Il ne s'agit pas là de faire preuve d'empathie à l'égard de bandits sans éthique aux accents victimaires mais plutôt de sollicitude envers les opposants politiques, les journalistes, les militants sociaux-culturels, certains humoristes (!), et quelques bloggers (!!), que l'on bâillonne en raison de leurs opinions trop tranchées, trop tranchantes.

    Celles et ceux qui ne s'étaient pas aperçus de cette justice pour le moins partiale ou qui ne se sentent pas concernés, s'en exclameront assurément un jour prochain ; quand l'injustice viendra frapper à leur propre porte. Bien sûr, dans un pays "civilisé" prétendu "riche" et "développé", nous logeons au bout du palier, ceci dit, je crois déjà entendre le bruit des bottes.

   Tendez l'oreille et ouvrez bien l’œil... de Judas !


Simon B. " le non-aligné "


De l’escroquerie intellectuelle du système de la dette


" Ceux qui nous ont conduits à l’endettement ont joué comme dans un casino ; quand ils gagnaient, il n’y avait point de débat, maintenant qu’ils ont perdu au jeu, ils nous exigent le remboursement, et l’on parle de crise. Non ! Monsieur le Président, ils ont joué, ils ont perdu, c’est la règle du jeu, la vie continue !

La dette, c’est aussi la conséquence des affrontements et lorsque l’on nous parle aujourd’hui de crise économique, on oublie de nous dire que la crise n’est pas venue de façon subite, la crise existe de tout temps et elle ira en s’aggravant chaque fois que les masses populaires seront de plus en plus conscientes de leur droit face aux exploiteurs.
Il y a crise aujourd’hui parce que les masses refusent que les richesses soient concentrées entre les mains de quelques individus ; il y a crise parce que face à ces richesses individuelles que l’on peut nommer, les masses populaires refusent de vivre dans les ghettos, dans les bas quartiers; il y a crise parce que les peuples partout refusent d’être dans Soweto face à Johannesburg. Il y a donc lutte et l’exacerbation de cette lutte amène les tenants du pouvoir financier à s’inquiéter.

On nous demande aujourd’hui d’être complices de la recherche d’un équilibre, équilibre en faveur des tenants du pouvoir financier, équilibre au détriment de nos masses populaires. Non, nous ne pouvons pas être complices, non, nous ne pouvons pas accompagner ceux qui sucent le sang de nos peuples et qui vivent de la sueur de nos peuples, nous ne pouvons pas les accompagner dans leur démarche assassine.

Du reste, les masses populaires en Europe ne sont pas opposées aux masses populaires en Afrique mais ceux qui veulent exploiter l’Afrique, ce sont les mêmes qui exploitent l’Europe; Nous avons un ennemi commun. Donc notre club parti d’Addis-Abeba devra également dire aux uns et aux autres que la dette ne saurait être payée.

Nous ne pouvons pas accepter qu’on nous parle de dignité, nous ne pouvons pas accepter que l’on nous parle de mérite de ceux qui payent et de perte de confiance vis-à-vis de ceux qui ne payeraient pas. Nous devons au contraire dire que c’est normal aujourd’hui, nous devons au contraire reconnaître que les plus grands voleurs sont les plus riches. Un pauvre, quand il vole, il ne commet qu’un larcin ou une peccadille tout juste pour survivre par nécessité. Les riches ce sont eux qui volent le fisc, les douanes et qui exploitent les peuples. "


Extraits du discours de Thomas Sankara, lors de la 25e Conférence de l’O.U.A. (Organisation de l’Union Africaine) à Addis-Abeba, en Éthiopie, appelant à un front uni de tous les pays africains contre la dette.

Le travail de journaliste salarié / subventionné

John Swinton

     « Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, journaliste, lors d’un banquet à New York quand on lui proposa de porter un toast à la liberté de la presse. Le 25 Septembre 1880 ! 

Poésie révolutionnaire

Subcomandante Marcos


Nous sommes nés de la nuit,
Nous vivons dans la nuit,
Nous mourrons dans la nuit.
Mais la lumière se lèvera demain pour les autres,
Pour tous ceux qui aujourd'hui pleurent la nuit,
Pour ceux à qui l'on refuse le jour ;
La lumière se lèvera pour tous.
Tout pour tous.
¡Ya basta!

 Extrait du 'Manifeste', Ejército Zapatista de Liberación Nacional