jeudi 13 février 2014

Avoir conscience de l'autre comme étant un semblable

     On nous rabâche à longueur de journée "qu'il est bon d'avoir de l'ambition". Pourtant, cette aspiration semble souvent se résumer à l'égocentrisme et la cupidité. L'ambition, dans notre esprit, ne résonne-t-elle pas, le plus fréquemment, à ces questions : « Comment vais-je réussir ma vie ? », « Qu'ai-je à y gagner si j'accomplis cela... » ou encore « Ma place est-elle enviable ? ».

     Depuis tout petit, cette valeur m'a été inculquée, répétée, inlassablement tel un leitmotiv suprême à ne jamais délaisser. De cette ambition découlerait l'accomplissement d'une vie rondement menée ; foi d'enseignement scolaire, promesse parentale... parole d'évangile ? Peut-être est-ce pour cette raison que j'eus du mal à y croire ! ...Bizarroïde consensus sur ces valeurs générées par l'ambition...

    Difficile cependant d'exprimer cette défiance ou tout du moins de tempérer cette ardeur empressée à cet idéal de vie. Mais en scrutant le monde, en observant autour du Soi, en me questionnant, une réflexion basique se posa : N'y aurait-il pas d'autres valeurs à développer prioritairement ? L'entraide, l'attention, la courtoisie ainsi que la réflexion m'ont rapidement paru plus primordiales que la mesquine ambition. Malheureusement, pas un enseignement scolaire ou culturel sur cette conduite noble et intègre à tenir dans l'espérance d'une société où les uns ne marcheraient pas sur la tête des autres.

    Les institutions et exemples de réussite actuels - des firmes sans éthique aux stars des médias sans vertu en passant par nos hommes politiques sans foi ni loi – sont bel et bien vecteurs d'ambition mais pas de dignité. Cette dernière ne semble pas correspondre à l'image de l'Homme désiré : docile, productif et irréfléchi. Une image insidieusement façonnée et amplifiée durant ces dernières décennies à travers différentes sphères de notre société : école, travail & média. Seules les personnes dotées d'« un bon fond » peuvent inculquer cette philosophie de vie plus sensée, plus sensible. Mais sans institution humaniste, sans exemple respectable ; restera-t-il encore longtemps des personnes dotées de ce bon fond ?

     Nous n'avons que la société que nous méritons. Regardons donc qui sont nos élus, nos idoles... Regardons donc ce que sont devenus nos centres d'intérêt, nos aspirations... Nos exemples, nos désirs qui caractérisent globalement notre ambition ne demeurent que le reflet des valeurs inhérentes à notre société individualiste, consumériste et à son délabrement.

    Quand changerons-nous ? Est-ce d'ailleurs encore possible ? Le conditionnement systémique ne tuerait-il pas tout espoir dans l'œuf ?

Simon B. 
Still believe ?

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