dimanche 23 mars 2014

Le leurre des élections en France

      La démocratie participative dans nos pays soi-disant "développés" reste une fable.

    Et ce, tant au niveau national/international - comme l'a démontrée la non prise en compte par nos dirigeants politiques du résultat sur le référendum du traité de Lisbonne -, qu'au niveau local où la construction d'un tramway, pour prendre un exemple significatif de ma ville, fût envisagé et réalisé sans concertation aucune avec les habitants.

   Que pensez-vous que votre vote change dans votre municipalité ou pour votre vie future ? Rien évidemment, ou si peu ; 3 policiers de plus au centre-ville ? Des impôts locaux qui varieront de 1 ou 2 % si la nouvelle équipe est élue ? Pour le reste, nous savons maintenant que les promesses électorales restent, malheureusement, au stade des promesses. Et ils voudraient nous faire gober qu'il s'agit d'une "démocratie" : le pouvoir au peuple !?
    Oui, le peuple choisit l'homme. Non, le peuple ne s'occupe plus des affaires de la cité. Démocratie p-a-r-t-i-c-i-p-a-t-i-v-e, mais nous devrions davantage parler d'électoralisme participatif ! Démagogie, mensonges éhontés & nombrilisme sans scrupule sont les véritables piliers du monde politique actuel.

     Certes, il existe pire ailleurs comme mode de fonctionnement mais pourquoi toujours agiter la peur en citant les exemples de dictateurs sanguinaires dans des contrées lointaines et jamais les systèmes de concertation efficients, aussi confidentiels soient-ils ? La réponse paraît implacable ; parce que l'immobilisme de ce système politique demeure l'assurance pour nos dirigeants de pouvoir continuer leur carrière sacrée, qu'ils soient d'ailleurs, vainqueurs ou vaincus.
   Le Zapatisme, le Sankarisme, par exemple, paraissent être des pistes de réflexion tellement intelligentes, louables pour le fonctionnement d'un monde meilleur... Mais bizarrement, qui connaît ses modes de gestion et d'administration, qui met ces pratiques politiques sous projecteurs, qui les enseigne, qui les soutient ? Absolument personne. Encore une fois, ces voies (ou voix) ne sont pas encouragées car elles scieraient les branches sur lesquelles nos "puissants" se pavanent sans vergogne, mais ce n'est pas pour autant qu'elles n'existent pas ou qu'elles ne sont pas réalisables. Pourtant, c'est bel et bien ce que les hommes du système en place aimeraient nous faire croire. Infantilisation récurrente. Utopique tu resteras !
 
    La lueur d'espoir provient du taux d'abstention, en constante augmentation, élection après élection. Ce dernier, contrairement à ce que nous expliquent soigneusement médias & hommes politiques, n'est pas seulement dû à un désintéressement de la chose politique par le peuple français mais également à une prise de conscience des citoyens sur l'inutilité de leur vote. Pourquoi choisir quelqu'un qui, pendant son mandat, ne me demandera plus mon avis ou ne me respectera pas ?
    L'interprétation même des résultats des élections peut aussi prêter à confusion. Les médias et politiques n'expriment que les résultats des suffrages en pourcentage des votants exprimés et non en pourcentage des citoyens inscrits sur les listes, le "cheptel" des votants.
    Ainsi, à bien des élections, lors du premier tour, la liste qui emporte un important suffrage n'est ni celle de gauche, ni celle de droite, mais bien celle des abstentionnistes. Parfois même, pour certaines élections qui ne signifient plus grand chose pour le peuple, la masse des non-votants dépassent celle des votants. D'accord, elle peut se résumer en une masse hétérogène aux motivations de silence diverses, mais tout de même, ne devrait-on pas accorder plus d'importance et d'analyses pour cette majorité de sans-voix volontaires ?
    La façon dont cette augmentation est snobée ou critiquée démontre en tout cas le déni ou la bêtise de ceux qui contrôlent notre société.

    Cette mascarade, un jour, stoppera. Lorsque l'abstention prendra de telles proportions qu'il sera impossible de faire "comme si" ; lorsque là où l'homme politique cherchera à détourner le regard ou posera son sourire, il croisera celui d'un abstentionniste, désabusé et échauffé de ce qu'ils auront fait des affaires de nos cités, de notre pays.

La nuit est longue mais le jour finit toujours par arriver. Je vous laisse avec cet extrait de discours de Thomas Sankara sur nos prétendues démocraties.


Simon B.

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